recherche sur le cancer infantile

La recherche sur le cancer infantile a besoin d'être encouragée

[Date: 2011-02-09]

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Le financement de la recherche spécialisée dans le cancer de l'enfant est trop faible et dépend trop souvent de subventions à court terme pour maintenir ses améliorations du taux de survie ces dernières années. Tel est le sombre avertissement lancé par des chercheurs de l'UE qui ont mis en avant les étapes nécessaires pour améliorer la méthodologie des tests cliniques des médicaments contre le cancer infantile en Europe. 

Le soutien de l'UE pour ces travaux s'inscrit dans le cadre du projet EUROCANCERCOMS («Establishing an efficient network for cancer communication in Europe»), soutenu à hauteur de 1,25 million d'euros au titre de la ligne budgétaire Science dans la société du septième programme-cadre (7e PC). 

L'étude est publiée dans la revue Ecancer et les résultats ont également été présentés lors d'un évènement tenu au Parlement européen à Bruxelles, en Belgique le 9 février dernier, pour célébrer la Journée internationale du cancer infantile. 

Les chercheurs font remarquer que l'oncologie pédiatrique est «une communauté de recherche vibrante en pleine croissance qui a déjà connu de nombreux progrès en matière de cancers de l'enfant en terme de survie et d'amélioration de la qualité de vie». À l'heure actuelle, 80% des enfants atteints de cancer peuvent survivre à la maladie grâce aux énormes progrès réalisés au niveau du diagnostic et des traitements ces 40 dernières années. 

Néanmoins, la recherche oncologique pédiatrique ne reçoit pas toute l'attention méritée; en effet, les chercheurs expliquent que les articles d'oncologie pédiatrique sont cités moins souvent que les autres articles dans les revues dans lesquelles ils sont publiés. 

L'équipe a également étudié la collaboration entre les régions et pays. Comme prévu, il existe une étroite relation entre les chercheurs du Canada et des États-Unis, et les chercheurs au sein de l'UE renforcent également leur collaboration. Toutefois, on constate très peu de collaboration entre l'Amérique du Nord et l'Europe, et cela est un point qui devrait changer, conseillent les chercheurs. Ils appellent également à une meilleure coopération de recherche entre les pays développés et transitionnels. En Europe, les pays d'Europe de l'Est, où les incidences de cancer sont plus importantes, collaborent rarement avec les autres pays possédant une meilleure infrastructure de recherche et cela affecte grandement les soins octroyés à leurs jeunes patients. 

Une bonne part de l'étude est consacrée aux analyses détaillées de la situation dans 10 pays. «Les oncologues pédiatriques de 10 pays ont été interrogés sur les situations nationales et les différences sont flagrantes», explique le professeur Kathy Pritchard-Jones, directrice du programme sur le cancer de l'institut de santé infantile de l'University College de Londres au Royaume-Uni. «Par exemple, une personne interrogée de Bosnie-Herzégovine a cité le manque d'espace en hôpital, de spécialistes en radiologie, d'oncologues pédiatriques et d'instruments de diagnostic inadéquats, étant donné qu'ils sont pratiquement conçus pour les adultes. La République tchèque explique que les subventions de recherche ne durent que trois ans et que très peu de soutien est offert aux jeunes chercheurs pour participer à des cours et congrès internationaux qui permettraient d'harmoniser le niveau de connaissances entre les États européens.» 

Ailleurs en Europe, les médecins italiens ont exprimé leurs inquiétudes sur la fragmentation des soins de santé aux enfants atteints, tandis que les participants suédois se plaignaient du manque de personnel expérimenté et des difficultés de financement pour les unités d'oncologie pédiatrique dans leur pays. Au Royaume-Uni, les inquiétudes concernent plutôt l'impact des réductions de soins de santé des enfants malades dans le budget des services de santé, entre autres. 

Le rapport révèle que la Commission européenne joue un rôle important dans le financement de la recherche oncologique pédiatrique. «Le soutien accru de la recherche en oncologie pédiatrique par l'UE constitue une véritable progression, toutefois, la perception demeure toujours inadéquate sur l'ampleur du problème», peut-on lire dans l'article. «De plus, le niveau du financement national est soit trop faible, soit trop fragile tandis que de nombreuses activités s'appuient sur un financement à court terme souple. Le soutien national se doit d'être plus cohérent et durable.» 

Le secteur privé pourrait également être plus présent. Selon les auteurs; «Il faut absolument qu'un fond général privé pour l'oncologie pédiatrique soit mis en place, il pourrait soutenir les efforts de recherche transnationale collaborative nécessaires dans le cas de ces maladies rares.» 

Dans leurs recommandations, les chercheurs appellent à un soutien suffisant de l'UE pour soutenir un réseau paneuropéen de tests cliniques, ainsi qu'une réduction de la bureaucratie qui ralentit l'initiation et la mise en place de tests cliniques. L'équipe a également mis en avant l'importance de suivre les résultats thérapeutiques et appelle à la création d'un bureau européen de registre épidémiologique d'oncologie pédiatrique. 

«Avec ces outils, nous pouvons maintenir les énormes progrès qui ont été réalisés dans le passé», insiste le professeur Pritchard-Jones. «Sans eux, nous courrons le risque de mettre en péril ces progrès et de manquer à nos engagements envers les enfants qui dépendent de nous pour leur survie.» 

L'équipe poursuit: «Les décideurs politiques devraient mieux comprendre le niveau de risque des enfants atteints de cancer participant aux tests cliniques (généralement surestimé par les assurances, entre autres). Il est primordial que la directive relative aux bonnes pratiques cliniques soit modifiée si les essais cliniques de médicaments ont un avenir.» 

L'information au patient est également un autre domaine dans lequel des améliorations seraient bienvenues. «Lorsqu'un enfant est malade, il est essentiel d'informer la famille et le patient avec le plus de renseignements précis», explique le professeur Richard Sullivan du Centre for Global OncoPolicy au Royaume-Uni. «Nous pensons que l'établissement d'un portail européen d'informations générales constituerait une solution à de nombreuses lacunes en informations dans les pays où il n'y a pas d'organisations de patients ou dans le cas où elles sont inexistantes, ou encore si l'existence d'un nombre important de langues complique l'accès à de telles informations.»

Pour de plus amples informations, consulter: 

ECCO - The European Cancer Organisation: 
http://www.ecco-org.eu/ 

Ecancer: 
http://www.ecancermedicalscience.com/ 

Projet EUROCANCERCOMS: 
http://www.eurocancercoms.eu/

LIRE EGALEMENT: 33029

Catégorie: Résultats de projets
Source des informations: ECCO - The European Cancer Organisation; Ecancer



10/11/2011
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